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Bizarrement, c'est l'Afrique qui constitue le dernier rempart à la langue française contre l'avancée massive sur la scène internationale de l'anglais.

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L'Afrique Francophone en chiffres ...


La grande majorité des pays de l'OIF sont des pays africains. Ils ouvrent donc pour la sauvegarde de la pratique du français, même si cette tradition est souvent liée pour eux à l'époque coloniale et à la domination de l'hexagone. 96 millions de francophones vivent ainsi en Afrique, berceau de la francophonie initiée et rêvée par Léopold Sédar Senghor.



La place de la francophonie en Afrique peut être analysée au vu de la consolidation de la présence et de l'influence de la France sur le continent autrefois colonisé, d'une manière plus douce, mais tout qui affirme sa prédominance autour d'un même langage. Même si les relations entre le continent et la langue française découlent d'un passé qui a vu des chefs d'État africains prôner, défendre et construire une entité regroupant tous les locuteurs de cette langue au lendemain des indépendances. Léopold Senghor, Habib Bourguiba, Hamani Diori, furent les pionniers de cette unité des francophones qui, au début, jouait le rôle de lien entre la France et ses anciennes colonies, de manière à ne pas rompre, ni diplomatiquement ni pour les intérêts que la France avait à redessiner les nouveaux contours de sa présence en Afrique.



Au départ, le sentiment d'appartenir à une même communauté cimentée par la langue a prévalu à la création de l'OIF, d'autres enjeux plus politiques ont rejoint les missions et objectifs qui délimitent le champ d'intervention de l'organisation. Ainsi, l'OIF est de plus en plus présente, depuis la Déclaration de Bamako, sur les questions de démocratie, de paix et de droits de l'Homme, et intervient en sacro-sainte prêtresse de la bonne tenue des gouvernements, ce qui fait grincer quelques dents, quant à la puissance conservée par la France sur le continent. D'ailleurs, trois pays ont encore subi les foudres de la communauté francophone. Le Mali, la Guinée-Bissau et le Madagascar ont été suspendus de l'OIF à la suite des crises qui ont vu le fonctionnement normal de leurs institutions rompu. Les pays évincés pour cause de dictature ou mauvaise gestion des conflits pourront réintégrer les structures de l'organisation que lorsque la démocratie y sera rétablie.



Les générations évoluent dans de nombreux pays d'Afrique sont baignés dans une ambiance francophone, par les administrations, les médias, et l'éducation. Nombre d'enfants africains ont le français pour langue maternelle.


L'héritage francophone est alors perçu comme un merveilleux outil par des pays comme le Gabon, la Côte d'Ivoire, le Congo, ce qui ne les empêche pas de se développer de manière autonome culturellement et de sauvegarder leur identité nationale. D'autres pays comme l'Algérie luttent contre la francophonie, pourtant installée traditionnellement chez eux, de manière à rompre définitivement avec un passé colonial trop pesant. Parmi les 57 États membres de la Francophonie, aucun État arabophone, Maroc, Mauritanie, Égypte, Liban, ou Tunisie n'a le français comme langue officielle, ceci malgré le taux de locuteurs du français supérieur aux autres pays africains. La Tunisie par exemple d'après les chiffres mêmes de l'organisation comptait, en 2010, quelque 6 millions 639 000 locuteurs du français sur une population de 10 374 000 habitants. Soit un taux de 63 % contre, par exemple, 18 % seulement de locuteurs au Niger et 24 % au Sénégal ! Et pourtant dans ces deux derniers pays le français est la seule langue officielle à l'exclusion de toutes les langues nationales africaines !



C'est dire l'impact de la langue française au cours des dernières décennies.



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