La langue française en Afrique ...
Cette nouvelle organisation intergouvernementale fondée autour d'une langue commune, le français, fut chargée de promouvoir et de diffuser les cultures de ses membres et d'intensifier la coopération culturelle et technique entre eux. Le projet francophone a sans cesse évolué depuis la création de l'ACCT pour devenir en 1998 l'Agence intergouvernementale de la Francophone et, en 2005, l'Organisation internationale de la Francophonie. Elle prend donc ses bases dans le partage de la langue française et de valeurs communes tels la solidarité, les droits de l'homme, l'éducation, la formation, la diversité culturelle et linguistique, l'égalité homme-femme et le développement durable. Les projets et les actions de coopération sont généralement programmés sur une durée de 4 à 10 ans à travers l'espace francophone. Mais des missions spécifiques ont lieu dans les pays africains notamment, plus adaptées aux exigences et aux besoins locaux.
L'Afrique est le continent où le plus grand nombre de francophones sont recensés, avec quelque 96 millions d'individus dans les pays membres. Proche des populations, l'OIT intervient dans le processus politique visant à la démocratisation réelle de certains pays. En 2000 au Mali, la « Déclaration de Bamako », premier texte normatif de la Francophonie en matière de pratiques de la démocratie, des droits et des libertés est adoptée. La Francophonie se dote ainsi de pouvoirs contraignants face à ses membres qui ne respectent pas les valeurs démocratiques communes. En mai 1989 se tient le premier sommet de la francophonie se déroulant en terre africaine, à Dakar, pays natal de l'ancien président sénégalais Léopold Sédar Senghor, à l'origine de l'idée d'une communauté francophone.
À cette occasion, la France annonce qu'elle efface la dette publique qui lui est due par les pays d'Afrique les plus pauvres, en renonçant au remboursement de ses créances sur 35 États africains, soit environ 16 milliards de francs.
Les pays membres de l'OIF sur le continent africain sont : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, Cap-Vert, Centrafrique, Congo, RDC, Djibouti, Égypte, Gabon, Ghana, Guinée, Guinée-Bissau, Guinée Équatoriale, Mali, Maroc, Mauritanie, île Maurice, Niger, Qatar, Rwanda, Sao Tomé, Sénégal, Seychelles, Tchad, Togo et Tunisie. Si le français a été d'abord pour les Africains la langue de l'oppression coloniale, ce n'est plus le cas. Au fil du temps, le continent africain s'est approprié cet instrument culturel mutuel pour en faire un outil d'expression et d'affirmation d'identité, vecteur de multiples créations, littéraire, musicale, cinématographique. La communication envers l'occident a été accrue par cette collaboration linguistique.
L'entrée en 2012 du Qatar, pays à vocation non francophone, dans l'OIF a créé la polémique, alimentant le débat sur l'élargissement de la sacro-sainte organisation à des pays qui risquent au fil du temps de lui faire perdre sa légitimité et sa spécificité.
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