La liberté de la presse francophone au cour du débat
Le contexte économique et politique défavorable, le manque de formation de jeunes journalistes locaux venus au métier par hasard ont entraîné des dérives dans la pratique professionnelle. Force est de reconnaître que la plupart des médias africains survivent dans des contextes de grande précarité, marqués par des situations politiques instables, des conflits tribaux, où l'information passe peu ou mal. Par contre, reliée par des supports spécifiques, la francophonie se propage et intervient dans la presse, la publicité, la radio et la télévision, dans tous les pays d'Afrique et du Maghreb dont certains éditent leurs quotidiens et leurs périodiques en français.
Qu'elles soient en langues africaines ou en français, des émissions de radios publiques, diffusent des éléments d'un patrimoine culturel dans beaucoup de pays de manière à se substituer à la tradition orale. Les contes, les récits des griots, le théâtre africain trouvent ainsi une place sur beaucoup de radios, plus que sur les télévisions où les émissions importées occupent la majorité des programmes de divertissement. Des productions africaines de fiction en rapport avec des problèmes de la vie quotidienne sont diffusées par des télévisions africaines.
De nombreux médias occidentaux se font ainsi l'écho de la langue française, comme c'est par exemple le cas pour la chaîne de télévision TV5, qui est l'opérateur officiel de la francophonie, diffusant dans le monde entier et adaptant ses programmes selon les zones géographiques, dont l'Afrique, bien sur.
Ses émissions sont le plus souvent de nature informative ou culturelle, reprenant une sélection des meilleures émissions nationales de certains pays européens, susceptibles de séduire des téléspectateurs africains notamment. Les médias accompagnent donc désormais l'évolution de l'Afrique. Ils en sont les témoins et exercent, comme ailleurs, une influence sur la vie politique et sur la vie quotidienne, mais il est difficile d'en saisir le sens tant elle est diverse et contradictoire. Par le souci de certains programmes éducatifs, ils contribuent à l'amélioration des comportements et au développement collectif et durable. Porteurs d'espérance et semeurs d'illusions, les médias sont contradictoires. Les médias sont plus les guides que les reflets, en Afrique, d'une opinion publique qui a souvent du mal à se constituer de façon autonome face aux forces religieuses ou ethniques traditionnelles.
La conquête politique passe encore souvent par l'asservissement de l'organisme de presse, et la démocratie a parfois du mal à s'exprimer dans certains pays d'Afrique, même si la liberté d'expression, soutenue par des organismes comme l'OIF émerge de plus en plus dans les consciences.
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